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Noël 1994

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Sous le sapin, un synthé. Mon synthé. Mon premier. Le seul.

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À l'époque, je me fiche de savoir que c'est un jouet premier prix : je fais de la musique.

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J'ai dix ans, et je crée pour la première fois de mon existence quelque chose qui vient de moi. Sur l'air de Stewball retrouvé en taquinant les touches, j'écris mes premiers vers :

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"Il s'appelait René

C'était un bon pépé

Qui n'mettait pas d'fessée

Je l'ai toujours regretté"

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Bien sûr, ce n'est pas grand-chose — c'est dérisoire, même —, mais ce sont mes premiers mots à vocation créative issus de ma propre volonté de créer. 

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Je crois que c'est là que tout a commencé.

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Mars 1995

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Je suis en 6e, et ma prof de français nous fait créer des poèmes, des mots-valises... et nous imprime le tout relié sur du beau papier. 

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Ainsi, je peux faire du beau, créer et être fier de moi, même si tout le monde s'en moque ? 

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"L'eau

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Le petit torrent descend la montagne,

De son rire joyeux, ranime la campagne.

 

La fonte des neiges a commencé son réveil,

Sous le regard amusé du printemps qui s'éveille :

Le soleil est au rendez-vous ;

« Il fait beau ! » me diriez-vous,

Mais les nuages aussi sont là.

 

La pluie ne voulant pas manquer une occasion comme ça,

Apparaît plus menaçante que jamais, mais le soleil,

De ses rayons doux et chauds, perce les nuages et réveille

La campagne, ses monts et ses merveilles."

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Là non plus, ce n'est pas grand-chose, mais c'est davantage que mon premier texte, et c'est ainsi que s'est tracé mon chemin dans les terres infinies de la création : un pas à la fois, toujours plus loin.

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Depuis, j'ai écrit des centaines de poèmes, des dizaines de nouvelles, de chansons, de fables, de contes, d'essais et accompli tant d'autres expérimentations créatives... mais sans réellement décrocher encore le Graal de la reconnaissance sociale en terminant et commercialisant un roman. J'en ai pourtant commencé des dizaines, mais j'étais un peu vert et manquais de temps et de volonté.

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"Voilà que j'ai touché l'automne des idées", écrivait Baudelaire ; je crois pour ma part n'en avoir jamais quitté le printemps, et j'espère voir longtemps encore fleurir en moi le désir de créer, mais je sens qu'en moi des fruits sont près d'être mûrs et qu'il est temps de les cueillir.

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Avec la création de ce site, j'acte une nouvelle phase de ma vie où, plus qu'auteur qui crée et partage le fruit de ses plaisirs, j'accepte de devenir écrivain.

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Vous trouverez donc sur ce site l'ensemble de mon parcours : mes créations, les lectures qui m'ont façonné et mes conquêtes théoriques et pratiques sous forme de ressources que je partage avec les auteurs et autrices qui, comme moi, arpentent les terres sans cesse renouvelées de la création.

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Bienvenue dans mes mondes.

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Un parcours pluriel

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Tout en continuant d'écrire et de conquérir mes compétences de créateur, j'ai suivi un parcours singulier qui a enrichi mon regard sur le monde :

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- baccalauréat en sciences économiques et sociales pour comprendre comment notre monde fonctionne ;

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- études supérieures de sociologie et de psychologie pour comprendre comment notre espèce fonctionne ;

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- études de littérature pour comprendre comment écrire le monde et notre espèce ;

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Ensuite, il a bien fallu choisir un métier. Au vu des débouchés de ma filière, de mon goût des autres et du littéraire comme de notre langue, il m'est apparu comme un bon choix de devenir enseignant de lettres et de français.

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Passons sur ce très mauvais choix stratégique qui m'a néanmoins permis de développer mes compétences pédagogiques et de me confronter à cette altérité qui nous pousse à nous questionner et à chercher des chemins alternatifs à ceux qui conduisent dans les impasses.

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Expliquer, c'est toujours se permettre de mieux réfléchir pour mieux comprendre.

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Les années passant, j'ai découvert Internet et ses possibilités, et notamment l'existence de groupes et sites où croiser la plume avec d'autres camarades créatifs, et je me suis lancé dans l'aventure d'un nouveau métier : correcteur littéraire et soutien créatif.

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J'y ai découvert un métier et des auteurs, certes, mais je m'y suis surtout épanoui dans mes compétences et affermi dans ce qui me détermine : écrire avec et pour les autres, accompagner des auteurs pour surmonter leurs difficultés, et j'y ai pris un plaisir démentiel.

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Mais il faut bien manger, et je m'en retourne à mon premier métier d'enseignant en espérant ne pas trop en saigner.

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Pourquoi m'autoéditer, et surtout pourquoi sur Amazon ? ​

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​Je sais : Amazon, c'est Le Diable : ils détruisent des emplois et la planète tout en maltraitant leurs salariés et sans payer leurs impôts.

 

Oui, mais...

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- c'est pour ainsi dire le seul moyen pour un auteur inconnu ne bénéficiant pas d'une machine de guerre publicitaire d'exister auprès du lectorat et de rivaliser avec les grands noms propulsés à grands frais par les médias ;

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- c'est souvent le seul moyen raisonnable pour les personnes vivant loin des agglomérations d'accéder à ces créations introuvables ailleurs ;

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- c'est parfois le seul moyen pour les personnes à mobilité réduite d'accéder à l'achat de livres ;

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- c'est enfin la meilleure solution technique et commerciale pour qu'un auteur autoédité puisse jouir de ses œuvres sans s'arracher les cheveux.

 

Mais pourquoi l'autoédition, donc ?

 

Eh bien, je suis lucide.

 

Les grandes maisons d'édition sont des entreprises établies dont la volonté est de faire des bénéfices : elles prennent peu de risques et misent sur les auteurs qui susciteront la clientèle la plus large. Exit donc les niches littéraires ou les œuvres qui sortent trop des sentiers battus. Par ailleurs, nombre d'entre elles savent très bien qu'il est plus facile de vendre un mauvais texte sur un nom célèbre qu'un bon texte sur un nom inconnu, et elles ne se privent pas d'user et abuser cyniquement de ce mercantile ressort de la production de biens culturels jetables.

 

De leur côté, les petites ME qui ont le mérite de tenter de jouer le rôle de dénicheurs de talents, ma foi... ont les reins bien peu solides pour concurrencer ce rouleau compresseur des grandes maisons d'édition. 

 

Alors, entre lutter pour offrir mes droits à une grande ME qui a tout un tas de bonnes raisons de m'ignorer ou abandonner mes droits à une petite ME méritante qui n'aura pas les moyens d'en faire grand-chose, j'ai choisi de me débrouiller seul.

 

Je suis déjà auteur et correcteur, et je peux donc proposer des textes de qualité, qu'ils plaisent ou non à la majorité. Il me reste donc à progresser ou déléguer les tâches graphiques afin d'offrir de plus belles couvertures à mes créations, mais cela viendra quand j'en aurai le temps et/ou les moyens. En attendant, je me lance, et j'en suis déjà très heureux. J'espère au passage que vous le serez aussi !

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