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Le sanctuaire des éblouis, de Bertrand Peillard - Fiction réaliste

  • deloeuw
  • 27 sept. 2020
  • 3 min de lecture

De la raison à la folie, il n'y a qu'un mur. Le Professeur Gondois a tout connu des évolutions de la psychiatrie et sa "Maison de fous" est toute sa vie. Aussi, quand l'administration menace de la fermer, il n'aura pas de trop de toute la raison et de toute la folie de ses pensionnaires et collègues pour faire face...


Texte d'accroche officiel : Un Dieu, un homme-oiseau, un vieillard enfant, un philosophe incompris et un chevalier pourfendeur des forces  obscures : il n’y a qu’à Saint-Sulpice qu’une telle réunion d’êtres uniques était possible. Alors, quand ce havre de paix est menacé de fermeture administrative, le Professeur Gondois, spécialiste des pathologies mentales et directeur de cet hôpital psychiatrique qui est toute sa vie, n’a d’autre choix que de se fier à sa fidèle Marie-Louise pour vaincre la raison glacée des institutions à grand renfort de folie humaniste. Parce que, comme le souligne si justement le Professeur : « Il doit persister en ce bas monde un refuge pour tous ceux que la vie a définitivement abimés. » Un roman plein de folie et d’humanisme qui réconcilie les humains vivant de chaque côté du mur de la raison.

Mon avis : Riche d'enseignements sur le monde de la folie qui, bien souvent, n'est qu'un miroir tendu à notre normalité, cette histoire présente une galerie de personnages fantasques et attachants. Avec son style toujours aussi recherché, l'auteur nous offre une plongée drôle et tendre parmi ces fous qui nous effraient et qu'on enferme : une libération pour eux et pour nous !



Bertrand Peillard et son zoo intérieur

— Sors donc de l’ombre, ma fille. Qu’est-ce qu’un fantôme en bikini vient faire dans cette Sanisette publique ? — Bonjour, monsieur. Je cherche mon assassin. Est-ce que c’est vous ? — Non, mon enfant. Je suis Jésus, le fils de Dieu. Demande plutôt à Icare. Peut-être l’a-t-il vu ? — Qui est Icare ? — C’est lui, sur le toit du MUMA, en imperméable jaune. — Que fait-il ? — Voyons, c’est évident : il apprend à voler ! — Jésus ! Arrête de barber Mademoiselle avec tes délires labyrinthiques ! Bonjour, Mademoiselle. Inspecteur Columbo, pour vous servir. Je vous ai entendue parler d’un homicide : qui est la victime ? — Moi, monsieur l’inspecteur. — Le mobile ? — Ma perfection, sans équivoque possible. — Seul mon Père est parfait, ma fille. — Tais-toi, Jésus ! On parle du difficile art d’ôter la vie ! La perfection, je connais ! — Et on peut savoir en qualité de quoi vous vous permettez d’interférer avec mon enquête, monsieur… — Appelez-moi simplement Maître de la Mort. J’aime la mort et la dispensais généreusement de mon vivant. Mais je n’ai pas eu le plaisir de tuer cette ravissante et spectrale jeune fille... — Cessez donc de perdre votre temps en vains bavardages, tous les quatre ! On s’ennuie, ici ! Place à l’action ! Voyez ce revolver que je tiens : il ne contient qu’une seule balle. Je propose qu’elle identifie parmi nous le meurtrier, qu’elle le juge, le condamne et l’exécute dans la foulée et qu’on passe à table ! Je connais un vieillard bien conservé qui a préparé un repas de réveillon à tomber raide mort ! — Je vole ! — Il vole ? — Non, il tombe… — Je vole ! — Il bat fort des bras, tout de même… Peut-être que… — Non, il va percuter la tour… — Je v… — Bertrand Peillard, n’avez-vous pas honte de jouer ainsi avec les créatures de mon Père ? — Bien sûr que non ! Vous m’appartenez toutes et je fais de vous ce que je veux, mais pour le plaisir de mes lecteurs et le mien, évidemment !


Jonathan De Loeuw

 
 
 

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